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mardi 15 mars 2011

Appel à candidature : Institut sur la Gouvernance démocratique

CODESRIA
Institut sur la gouvernance démocratique
Thème : La régulation internationale et la gouvernance en Afrique
Date : 25 juillet au 12 août 2011
Lieu : Dakar (Sénégal)

Appel à candidatures pour la session 2011: Personnes ressources et lauréats

Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) a le plaisir d’annoncer la session 2011 de son institut annuel sur la gouvernance démocratique. Il invite les chercheurs à soumettre leurs candidatures afin de participer à cet institut devant se dérouler du 25 juillet au 12 août 2011 à Dakar (Sénégal).
L’institut sur la gouvernance démocratique lancé en 1992 par le CODESRIA est un forum interdisciplinaire qui réunit chaque année une quinzaine de chercheurs provenant des diverses régions du continent et de la diaspora, ainsi que quelques chercheurs non africains qui entreprennent des recherches innovantes sur des sujets liés au thème général de la gouvernance.

L’édition de 2011 a pour objectif de permettre aux lauréats
-           d’appréhender les interrelations entre régulation et gouvernance
-           de saisir les mécanismes et implications des modes de régulation sur la gouvernance en Afrique à différentes échelles (internationale, régionale, nationale).
-           De proposer des approches et outils d’analyse de la gouvernance en Afrique en fonction des règles et instruments de régulation impliquant la gouvernance en Afrique.

Organisation
Les activités de tous les instituts du CODESRIA sont basées sur des présentations faites par des chercheurs africains, des personnes ressources du continent et de la diaspora et des participants dont les candidatures ont été sélectionnées. Les sessions sont dirigées par un directeur scientifique qui, avec le soutien de personnes ressources, s’assure qu’un large éventail de recherches et de questions politiques sont exposés aux lauréats. Chaque lauréat doit rédiger un article découlant d’un travail de recherche destiné à être présenté au cours de la session. La version révisée de l’article fera l’objet d’une évaluation par les pairs en vue d’une publication par le CODESRIA. Le Centre de documentation et d’information du CODESRIA (CODICE) mettra à la disposition des participants une bibliographie aussi complète que possible se rapportant au thème de l’institut. Les participants auront également la possibilité d’accéder à un certain nombre de centres de documentation situés à Dakar et dans ses environs. L’institut sur la gouvernance démocratique du CODESRIA se tiendra en français et en anglais par le biais d’un système de traduction simultanée.

La session 2011: La régulation internationale et la gouvernance en Afrique
Le CODESRIA a choisi, pour la présente édition de l’Institut sur la gouvernance démocratique, de porter  son attention sur la régulation internationale et la gouvernance en Afrique. Au plan théorique, la régulation met en œuvre un ensemble de règles et procédures qui permettent d’élaborer et de structurer une réponse (action collective) à des facteurs qui ont conduit à des changements non désirés de situation. Originellement limitée à la sphère de l’économie réelle, elle a peu à peu conquis les théories de l’Etat, des institutions, du développement, de la gouvernance, etc., car la recherche d’équilibres non spontanés ne peut faire abstraction de la mise en place de certaines formes de régulation. .Par ailleurs, la gouvernance comme processus interactif qui met en jeu différents acteurs sur la base de la réflexion, de la prise de décision, et de l’évaluation des enjeux pour parvenir à la construction d’un projet collectif, renvoie nécessairement à une régulation entre ces différents acteurs. Ainsi autant la gouvernance suppose une certaine régulation, autant cette dernière doit faire l’objet d’une nouvelle gouvernance afin de corriger réellement les asymétries qu’elle est censée rectifier.
La récente crise financière internationale, qui a mis à mal des secteurs d’activités essentiels dans nombre de pays, montre les limites de la gouvernance mondiale tout en mettant en exergue la nécessité de sortir de l’«intégrisme de marché » et de repenser les mécanismes de régulation qui sont au cœur de la logique néolibérale et productiviste. Elle n’a fait que confirmer notre constat sur les autres grandes crises (1929, Seconde guerre mondiale, chocs pétroliers, etc.) qui ont, d’une certaine façon, remis en cause le caractère auto stabilisateur du marché et les instruments de régulation qui se sont imposés pour organiser la reprise économique et la reconstruction. Cependant, au-delà du fait d’encadrer le marché à l’échelle internationale, les instruments de régulation sont au service du mode de gouvernance hégémonique néolibérale et de fait régentent le monde. En effet, les instruments internationaux en perte de légitimité, tels le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation internationale du commerce (OMC), exigent de profondes transformations dans leur gouvernance globale sans oublier la mise en œuvre d’une coordination internationale des politiques économiques. Pour ce faire, il faut maîtriser les mécanismes et instruments de cette régulation pour comprendre comment se construit le maintien des inégalités structurelles qu’elle est supposée réduire.

Il suffit par exemple d’évoquer l’influence des multinationales dans le domaine de l’alimentation pour s’en convaincre. En effet, même si 90% des produits alimentaires restent dans le circuit de l’économie domestique, ce sont les multinationales contrôlant les 10% restant qui imposent leurs règles en fixant les prix et les modes de transactions que les producteurs subissent autant que les consommateurs. Dès lors que quelques firmes sont en mesure de dicter leur loi et de contrôler les instruments de régulation au plan international, le mode de gouvernance est bien en cause.
Trouver des alternatives est devenu un impératif d’autant plus que les interactions devenues fortes et facilitées par les avancées technologiques nous installent dans un village planétaire et font de la mondialisation un fait. Cette mondialisation s’accompagne d’une gouvernance à l’échelle internationale pour réguler les enjeux géopolitiques, économiques voire climatiques qu’elle suscite. Elle favorise des interactions transfrontalières entre les peuples et des liens d’interdépendance entre les Etats. En effet, le développement des marchés globaux pour les échanges de biens, de services, de capitaux et de technologies et leurs conséquences sur le plan environnemental nécessite une régulation globale de la planète. Contrairement à la pratique actuelle, celle-ci devrait être basée sur une coopération démocratique et solidaire, avec pour finalité d’assurer le bien-être des populations quelques soient les orientations idéologiques des Etats dans lesquels elles vivent.

Il y a donc lieu de repenser les modèles de régulation dans une approche holiste qui ne mette pas en exergue la seule dimension économique et surtout qui prenne en compte l’Afrique qui aujourd’hui ne laisse indifférente aucune puissance et constitue un élément essentiel de la géopolitique mondiale. Le continent attire en effet plus que jamais la demande mondiale en matières premières, en raison de son immense potentiel en  ressources naturelles de toute nature sans parler des larges superficies qui restent sous-exploitées voire inexploitées par l’agriculture. C’est ainsi que 30% des richesses mondiales se trouvent dans le sous-sol africain. Cependant, bien que l’Afrique, grande exportatrice de matières premières, ait connu une hausse significative de son produit intérieur brut (PIB), surtout pour les exportateurs nets de pétrole et de diamant, elle n’en est pas moins fragilisée par l’existence même de ces ressources, par le faible contrôle sur ces dernières  et leur faible niveau de transformation sur place,  sans oublier l’impact de la nature des instruments de régulation... De par son poids/potentiel  économique, l’Afrique doit peser davantage dans la gouvernance mondiale.  

Outre les instruments de régulation imposés à l’Afrique à l’échelle internationale via divers mécanismes (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale pour le Commerce, Accords de Partenariat Economique, etc.),  l’intégration économique sous régionale et régionale se réalise progressivement par le biais d’une régulation choisie qui s’exprime dans des cadres politiques tels la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Southern African Development Community (SADC) ou l’Union africaine (UA). Les organismes régionaux d’intégration et l’UA se posent également de plus en plus comme garants des processus démocratiques dans les pays du continent comme le montrent leur implication en vue de trouver une solution à la crise ivoirienne. Sans remettre en cause la souveraineté nationale, la surveillance des processus électoraux et les différentes formes d’arbitrage post-conflit conduisent à valoriser une masse critique de références partagées obligeant les protagonistes à dialoguer et à respecter les libertés démocratiques. De nombreux acteurs non gouvernementaux s’impliquent et s’imposent dans la régulation politique en jouant un rôle de plus en plus fort dans l’observation des processus démocratiques à l’échelle du continent. Cette régulation qui s’inscrit ainsi au cœur de la gouvernance fait cependant débat puisque qu’elle est considérée par certains comme une opportunité et par d’autre comme une contrainte notamment lorsqu’elle prend le caractère d’une conditionnalité politique pour l’atteinte des objectifs de développement social en Afrique.

Il faut donc s’arrêter sur les choix de régulation ainsi que les instruments, tant au plan économique que politique, pour mieux appréhender la gouvernance et ses enjeux en Afrique.

Les sous thèmes à traiter pendant l’institut seront les suivants :
- Les théories de la régulation et les relations internationales sous l’angle des processus de développement sur la longue durée : les implications sur la gouvernance en Afrique
- Les Etats-Nations, la problématique des frontières et les conditions de régulation politique.
- La transition démographique et la problématique de la dividende démographique en Afrique : projections démographiques, perspectives de développement et régulation de la croissance économique.
- L’Afrique, le marché mondial, les Accords de Partenariat Economique (APE)
- Les multinationales et leurs influences sur les institutions de régulation internationale : leurs impacts sur l’Afrique (le cas de l’agriculture et l’alimentation à l’OMC).
- Les instruments et disposition de régulation politique en Afrique : observatoires des processus démocratiques, modes d’arbitrage des conflits, prise de position sur les événements en Afrique.
- Les échanges intra-africains, le marché africain et sa régulation
- Les institutions régionales d’intégration africaine (CEDEAO, CEMAC, UEMOA, SADC, UMA, IGAD, etc.) : leçons apprises des régulations régionales par les politiques sectorielles et par les instruments budgétaires.
- La régulation par l’aide au développement
- Les instruments nationaux de régulation sectorielle
- L’autorégulation : la croissance inclusive ; la coproduction des politiques publiques par les types d’acteurs (Etat, secteur privé, société civile, mouvements sociaux)
- Cohérence des politiques publiques : comparaison de la gouvernance par la régulation entre l’Afrique et les autres continents.
-L’Afrique, les Pays/pouvoirs émergents et les défis de la gouvernance mondiale.

Le Directeur
Le CODESRIA a sélectionné le Professeur Abdou Salam Fall qui mène des recherches depuis plusieurs années sur les questions de développement, de gouvernance, de pauvreté pour diriger l’institut sur la Gouvernance 2011. En tant que Directeur de l’institut le Professeur Abdou Salam Fall assurera les tâches suivantes :
- Participer à l’identification des personnes ressources chargées de faciliter les discussions et les débats;
- Participer à la sélection des lauréats;
- Concevoir les cours de la session, notamment les sous-thèmes spécifiques ; ;
- Faire une série de conférences et mener une analyse critique des articles présentés par les personnes ressources et les lauréats;
- Rédiger et soumettre un rapport scientifique relatif à la session.

Le Professeur Abdou Salam Fall devra (co-) éditer les versions révisées des communications présentées par les personnes ressources en vue de les soumettre pour publication dans l'une des collections du CODESRIA. Il devra également assister le CODESRIA dans l'évaluation en vue de la publication des documents révisés par les lauréats.

Les personnes ressources
Les exposés présentés dans le cadre de l’Institut sont destinés à offrir aux lauréats l’occasion d’approfondir leurs réflexions sur le thème de l’institut. Les personnes ressources doivent, par conséquent, être des universitaires ou des chercheurs confirmés qui ont beaucoup publié sur le sujet, et qui ont une contribution importante à apporter aux débats. Elles devront produire des supports écrits qui inciteront les lauréats à engager la discussion et le débat sur leur exposé ainsi que toute la documentation disponible sur le thème.

Une fois sélectionnées, les personnes ressources doivent :
- Interagir avec le directeur de l’institut et les lauréats afin d’aider ces derniers à réajuster leurs questions de recherche et leur approche méthodologique
- Soumettre un exemplaire de leurs supports de cours pour reproduction et distribution aux participants durant la semaine de la présentation de leurs exposés ;
- Présenter leur exposé, participer aux débats et commenter les propositions de recherche et les articles des lauréats ;
- Revoir et soumettre la version révisée de leurs notes de cours ou leurs articles de recherche pour publication par le CODESRIA au plus tard deux mois après leur présentation dans le cadre de l’institut.

Les lauréats
Les candidats doivent être des étudiants en mastère ou en thèse ou des universitaires en début de carrière, ayant une capacité prouvée à faire de la recherche sur le thème de l’Institut. Les intellectuels actifs dans le processus politique et/ou dans les mouvements sociaux et les organisations de la société civile sont également encouragés à se porter candidats. Le nombre de places offertes par le CODESRIA pour chaque session est limité à quinze (15). Les chercheurs non-africains qui peuvent financer leur participation peuvent également faire acte de candidature sous réserve des places disponibles.

Les dossiers de candidatures
Les dossiers de candidatures des personnes ressources doivent comprendre :
1.     Une demande de candidature ;
2.    Un curriculum vitae;
3.     Deux (2) textes publiés;
4.     Une proposition de cinq (5) pages au plus, décrivant les questions qui seront couvertes dans leurs trois (3) exposés dont un portant sur les questions de méthodologie.

Les dossiers de candidatures des lauréats doivent comprendre;
1.     Une demande de candidature ;
2.     Une lettre attestant de l’affiliation institutionnelle ou organisationnelle;
3.     Un curriculum vitae;
4.  Une proposition de recherche (de dix (10) pages au plus en deux exemplaires), comprenant une analyse descriptive du travail que le candidat veut entreprendre, un résumé exposant l’intérêt théorique du thème choisi par le candidat, ainsi que les relations entre le sujet et la problématique et les centres d’intérêt pris en compte par le thème de l’Institut 2011 ;
5.     Deux (2) lettres de référence provenant d’universitaires ou de chercheurs connus pour leur compétence et leur expertise dans le domaine de recherche du candidat (du point de vue géographique et concernant la discipline), avec leurs noms, adresses, numéros de téléphone et/ou de fax et adresse électronique.

La date limite de soumission des candidatures est fixée au 3 mai 2011. L’institut se déroulera du 25 juillet au 12 août 2011 à Dakar (Sénégal). Les lauréats seront informés du résultat du processus de sélection au plus tard à la fin du mois de mai 2011. Le mois de juin pourra ainsi être utilisé pour mener à bien un travail de terrain ou recueillir de l'information pour le rapport de recherches à présenter lors de l’institut. Ce rapport de recherches devra être soumis au CODESRIA au plus tard le 14 juillet 2011. Les lauréats seront appelés à travailler sur ce document (et non sur le résumé de la proposition) et le préparer pour publication au cours de l'Institut.

Toutes les candidatures ou demandes de renseignements complémentaires devront être adressées à l’adresse suivante :

Institut sur la gouvernance démocratique
CODESRIA
Avenue Cheikh Anta Diop x Canal IV
BP 3304, CP 18524, Dakar, Sénégal.
Tel.: (221) 33 825 98 21/22/23
Fax: (221) 33 824 12 89
E-mail: governance.institute@codesria.sn
Site Web: http://www.codesria.org


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