Pour redonner une lueur d’espoir aux
étudiants contraints à l’oisiveté et au vagabondage depuis plus d’un an
déjà, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique a mis en place, depuis le 18 avril 2012, une plate-forme de
préparation de la rentrée 2012-2013 sur internet dénommée
www.etudiants.edu.ci. Il s’agit d’un moyen qui permet d’enregistrer les
étudiants régulièrement inscrits à l’université au moment de sa
fermeture ainsi que les bacheliers de l’année 2010 qui n’ont pu débuter
effectivement les cours. Si pour le principe cette initiative n’est pas
moins salutaire, quel est le véritable objectif en fait du ministère de
l’Enseignement supérieur ? Calmer l’ire sociale grandissante ou mettre
en place un plan d’action clair et cohérent de l’ouverture de
l’université et donc du début des cours. Si tel est le cas, pourquoi ne
donc pas publier un programme d’action datée contenant les différentes
étapes à suivre depuis le recensement jusqu’à l’ouverture de
l’université en septembre 2012, selon ce qui a été indiqué par le
ministère de l’Enseignement supérieur ? L’information et la transparence
en la matière seront à n’en point douter des éléments qui contribueront
à donner plus de sérénité aux étudiants ainsi qu’à leurs parents. En
tout état de cause, il va falloir faire face à des problèmes, car le
recensement n’est qu’une petite pièce d’un grand puzzle. En effet,
presque 60.000 étudiants ont été contraints à l’oisiveté depuis la fin
du mois de mars 2011, certains parents d’étudiants ont dû consentir des
sacrifices énormes pour inscrire leur enfant dans des universités
privées. A l’ouverture de l’université, seront-ils indemnisés ? Il
s’agit là d’un facteur non négligeable parce que les frais de scolarité
dans les universités privées en Côte d’Ivoire sont très élevés, quand on
sait que la majorité des étudiants des universités publiques sont issus
de famille très modeste. L’indemnisation apparaît comme une juste
réparation d’un préjudice financier. Aussi, faudra-t-il compter avec le
niveau des étudiants qui sont passés par les établissements privés et
qui voudraient retourner à l’université publique. Seront- ils
rétrogradés ou tiendra-t-on compte de leurs acquis pour les accepter en
niveau supérieur ? Cela mérite d’être clarifié. En outre, il y a le
problème des étudiants qui n’ont plus ouvert de documents et qui ont
perdu tout espoir de reprise des cours. Certains, pour la plupart, sont
retournés à la terre, au village. Y aura –t-il des cours de mise à
niveau pour eux ? Il faudra ajouter à cela une cellule psychologique vu
qu’il est évident que de nombreux étudiants portent encore des séquelles
de la crise. Il ne faut surtout pas occulter le problème de salaire des
enseignants qui, pour la plupart étant sans traitement depuis plus
d’un an broient du noir. Il faut payer les arriérés qui vont jusqu’à
neuf mois de salaires. Si le recensement apparaît comme un pas dans la
réouverture des universités publiques, la prise en compte des problèmes
pendants demeure un préalable à la réussite des actions du ministère de
l’Enseignement supérieur.
Source de l'article :
http://news.abidjan.net/h/431903.html
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