Hebergeur d'image

jeudi 26 avril 2012







Pour redonner une lueur d’espoir aux étudiants contraints à l’oisiveté et au vagabondage depuis plus d’un an déjà, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a mis en place, depuis le 18 avril 2012, une plate-forme de préparation de la rentrée 2012-2013 sur internet dénommée www.etudiants.edu.ci. Il s’agit d’un moyen qui permet d’enregistrer les étudiants régulièrement inscrits à l’université au moment de sa fermeture ainsi que les bacheliers de l’année 2010 qui n’ont pu débuter effectivement les cours. Si pour le principe cette initiative n’est pas moins salutaire, quel est le véritable objectif en fait du ministère de l’Enseignement supérieur ? Calmer l’ire sociale grandissante ou mettre en place un plan d’action clair et cohérent de l’ouverture de l’université et donc du début des cours. Si tel est le cas, pourquoi ne donc pas publier un programme d’action datée contenant les différentes étapes à suivre depuis le recensement jusqu’à l’ouverture de l’université en septembre 2012, selon ce qui a été indiqué par le ministère de l’Enseignement supérieur ? L’information et la transparence en la matière seront à n’en point douter des éléments qui contribueront à donner plus de sérénité aux étudiants ainsi qu’à leurs parents. En tout état de cause, il va falloir faire face à des problèmes, car le recensement n’est qu’une petite pièce d’un grand puzzle. En effet, presque 60.000 étudiants ont été contraints à l’oisiveté depuis la fin du mois de mars 2011, certains parents d’étudiants ont dû consentir des sacrifices énormes pour inscrire leur enfant dans des universités privées. A l’ouverture de l’université, seront-ils indemnisés ? Il s’agit là d’un facteur non négligeable parce que les frais de scolarité dans les universités privées en Côte d’Ivoire sont très élevés, quand on sait que la majorité des étudiants des universités publiques sont issus de famille très modeste. L’indemnisation apparaît comme une juste réparation d’un préjudice financier. Aussi, faudra-t-il compter avec le niveau des étudiants qui sont passés par les établissements privés et qui voudraient retourner à l’université publique. Seront- ils rétrogradés ou tiendra-t-on compte de leurs acquis pour les accepter en niveau supérieur ? Cela mérite d’être clarifié. En outre, il y a le problème des étudiants qui n’ont plus ouvert de documents et qui ont perdu tout espoir de reprise des cours. Certains, pour la plupart, sont retournés à la terre, au village. Y aura –t-il des cours de mise à niveau pour eux ? Il faudra ajouter à cela une cellule psychologique vu qu’il est évident que de nombreux étudiants portent encore des séquelles de la crise. Il ne faut surtout pas occulter le problème de salaire des enseignants qui, pour la plupart étant sans traitement depuis plus d’un an broient du noir. Il faut payer les arriérés qui vont jusqu’à neuf mois de salaires. Si le recensement apparaît comme un pas dans la réouverture des universités publiques, la prise en compte des problèmes pendants demeure un préalable à la réussite des actions du ministère de l’Enseignement supérieur.


Source de l'article : http://news.abidjan.net/h/431903.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire